ERYCK ABECASSIS – Ilumen

seven electronic pieces

Entr’acte cd out of print

see bandcamp for digital release

in Vital Weekly #1002

You may recognize this name as a member of Kernel, in which we also find Kasper Toeplitz
and Wilfried Wendling and normally he plays the bass in whatever form plus electronics.
But he changed his modus operandi these days and works with modular synthesizers, along
with other electronics and a laptop, ‘as an assistant of analogs and (almost) no more
like sound generator’. Over at https://vimeo.com/133389246 you can see what that all looks
like, plus how he combines a bunch of pieces we find on ‘Ilumen’ into one piece. As I noted
a few weeks ago, the modular synthesizer is these days the new laptop: everybody has one,
and it calls for some critical notion. Like many others in the past on the laptop, doodling
away, the modular synthesizer can also be a machine, which invites to doodling. Lots of
knobs and cables and results are quickly generated. But are they good? I guess much of that
depends on how one chooses to work; if there is a strict policy of ‘no editing’, then this
might easily lead to ‘difficult to listen’. However if editing is allowed than surely there
is a world to win. I am not entirely sure of course, but somehow I believe Abeccassis is
someone who edits his music before releasing it. It sure sounds like that. His music walks
a fine line between ‘loud’ and ‘quiet’ and is mostly, if not entirely, to be found in the
world of electronics. It is music with certain heavy weight to it, with oscillators working
over time, a deep furious bass, high-pitched frequencies, minimalist moves and all such
like, all cut together like a fine musique concrete composition, but sometimes with the
force of noise music. A powerful release, top heavy, and good quality noise music with some
considerable thought: that’s how we like these things! (FdW)

in Le Son du Grisli

Echappé de Sleaze Art, c’est en solitaire qu’Eryck Abecassis pensa Ilumen, sept compositions électroniques enregistrées en 2013 et 2014, au synthétiseur modulaire notamment.  

Sur la plus longue des plages, le morceau-titre rappellera, pour employer en plus une basse électrique, l’art de Toeplitz au son de graves qui pétaradent et de bruits bouclés et amassés. Mais c’est avant et après Ilumen, sur ses trois premiers et ses trois derniers titres – en quelque sorte, ses morceaux-satellites – que le disque révèle ses véritables ambitions analogiques.

Ceux-ci composent ainsi dans l’urgence avec des aigus instables et des basses qui oscillent, des sirènes dont la voix porte encore malgré l’insistance de quelques éléments de noise, des ronflettes en déroute et des bourdons tremblants. C’est là un chaos qui inspire un curieux retrogaming musical qui, lui, fait preuve d’un magnétisme certain.

(Guillaume Belhomme)

in EtherREAL – (june 2017)

EtherREAL

On vous parlait en 2011 du premier album solo d’Eryck Abecassis, Resonant Doom, alors publié chez Real Granular Reality. C’est donc 4 ans plus tard qu’il nous revient et qu’on le retrouve cette fois chez Entr’Acte, un label chez qui nous avons notamment déjà croisé hamaYôko et Helena Gough, mais chez qui l’on trouve également Marc Behrens, Giuseppe Ielasi, Machinefabriek, ou encore Andrew Pekler. À l’image de son précédent album, Eryck Abecassis y produit une musique expérimentale aux sonorités plutôt arides.

Arides, c’est pour rester assez générique et parce que ce terme convient assez bien pour décrire toute une palette de sonorités qui peuvent aller des textures bruitistes aux sifflements stridents en passant par des drones ondulants. On constate assez bien cela sur le morceau titre, pièce centrale, imposante avec ses près de 13 minutes. Ça démarre étrangement avec comme l’explosion d’une tonalité plutôt claire et limpide qui se propage et se déploie en nappes texturées, souffles bruitistes et nasillards, piaillements d’oiseaux mécaniques et drones industrielles.
De façon quasi symétrique, après une accalmie à mi parcours, de nouvelles tonalités épurées font leur apparition et enchaînent à leur tour dans un lot de nappes mécaniques, froides et imperturbables, de grincements métalliques et autres crépitements mystérieux.

Autour de cette pièce centrale gravitent 6 titres que l’on situera à la fois dans la lignée de Ilumen, tout en étant l’occasion de tester de nouvelles idées à un rythme plus soutenu. Donc oui, le reste de l’album est lui aussi très expérimental, aux sonorités toutes aussi arides, mais on y trouve une plus grande richesse, une belle variété de tons. Le gap est par exemple très important entre Ark, composé essentiellement de drones nasillards et chuintements frétillants, et (No HumXn) Cry For Help qui s’ouvre sur une voix superbe, proche d’une sirène, jouant en duo avec l’électronique qui la rattrape. C’est doux, presque mélodique et complètement inattendu.
Alors que La Griffe du Chien, très contrasté, semble être composé à la gloire de la fée électricité avec ses grésillements, claquements et ronronnements, La Néee surprend par le quasi silence de sa première portion, notamment ponctuée de petits tintements de cloches. Ce n’est que dans sa seconde partie que l’on retrouve l’électronique, sous forme de drones ondulants et textures arides.

On termine dans la rage et la colère avec Partout, Zéro, Nulle Part et son alternance de textures bruitistes, coups abstraits, chaotiques, improvisés, d’explosions fulgurantes et de quasi silences. Ilumen est un album complexe, marqué par le contraste et qui séduit justement dans le fait de ne pas choisir entre le bruit et le calme.

(Fabrice Allard)